Col de la Lusette et Mont Aigoual

Samedi 15 juin 2013, la préparation à la traversée des Pyrénées du mois d’août se poursuit majestueusement ! Au programme du jour, une sortie cévenole avec l’épouvantail et le plus haut sommet routier du massif : le col de la Lusette puis le Mont Aigoual !

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Pour ce périple, un nouveau baroudeur, engagé corps et âme dans le défi pyrénéen, est venu parfaire sa condition sur ces pentes qu’il connaît mieux que quiconque pour y vivre aux pieds : bienvenue à Sébastien !

L’été semble enfin s’être installé dans la région depuis quelques jours et c’est donc un soleil radieux couplé à des températures de saison qui vont nous accompagner tout au long de la sortie. Un autre signe de la clémence de la météo qui ne trompe pas : les cyclistes sont de sortie et squattent littéralement les petites routes tortueuses cévenoles.

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Sébastien s’extirpe des gorges

Nous démarrons de bonne heure, sur les coups de 8h30, depuis la demeure de Sébastien à Saint-Bauzille-de-Putois, village célèbre pour sa grotte des Demoiselles, direction La Cadière-et-Cambo pour 10 kilomètres d’échauffement sur une route relativement plate et bien calme. Ce dernier et charmant village marque le départ de la 1ère difficulté de la journée, à savoir le col du Lac. Nous remontons alors gentiment de pittoresques gorges creusées par le ruisseau de l’Argentesse avant de voir la chaussée prendre quelques pourcentages et maintenir grosso modo sa déclivité jusqu’au lieu-dit du Cezas. La route, ombragée et serpentant entre les montagnes de la Fage et des Cagnasses, nous amène alors au col par palier permettant ainsi de souffler et de profiter de la vue qui se dégage clairement. Au sommet du col, nous rencontrons d’autres cyclos qui profitent également de cette belle journée et auprès de qui nous faisons la promotion du blog !004

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Vue sur Sumène et la bosse du Cap de Coste depuis le col du Lac

Sitôt les photos d’usage prises, nous enchaînons avec la descente rapide et technique au pied de laquelle se situe le village de Sumène qui nous sert aussitôt sur un plateau la 2ème difficulté du jour : le Cap de Coste, soit une bosse raide de près de 3 kilomètres qui offre dans la foulée une descente du même acabit nous permettant de rejoindre la vallée de l’Hérault.

3 kilomètres, c’est également la distance que nous effectuons dans la dite vallée pour rejoindre le pied de la principale difficulté du jour, à savoir le col de la Lusette. 3 kilomètres c’est donc court, mais c’est toutefois suffisant pour doubler un groupe de cyclos aux mollets affûtés mais à l’âge avancé. Nous quittons alors l’axe principal à la sortie du lieu-dit du Rey pour s’engager à droite sur une chaussée qui se cabre soudainement. La pente ne tarde pas à se radoucir, permettant aux cyclos doublés précédemment de revenir dans notre sillage et c’est donc groupé que nous avançons au milieu des bancels d’oignons doux jusqu’à rejoindre le lieu-dit de l’Arboux. Un premier passage délicat fait alors face et ne cesse qu’à l’entrée du village de Mandagout où une pause s’impose car la chaleur et la pente ont eu raison de l’unicité du groupe mais également du contenu des bidons. Les baroudeurs repartent avant le groupe de cyclos et s’attaquent alors aux 12 derniers kilomètres. Si les premières pentes sur la route devenue étroite sont relativement digestes, la prise d’altitude est synonyme de prise de pourcentages !

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Superbe vue dans l’ascension de la Lusette

L’effort est de plus en plus intense mais la vue dégagée et le panorama qui s’offre à nos yeux font oublier pendant quelques secondes la difficulté. Ce ne sera plus le cas un peu plus haut lors de notre entrée dans un sous-bois où la pente atteint son paroxysme (entre 15 et 19 % selon les versions) pendant plusieurs hectomètres nous obligeant à lever les fesses de la selle, à mettre tout le poids du corps à l’avant et à écraser les pédales jusqu’à en perdre haleine ! Pour la petite histoire ou la légende, Bernard Hinault en personne y aurait posé pied à terre lors d’une étape du Midi-Libre ! Le calvaire s’atténue dès le passage du col intermédiaire du Cap de Côte mais la pente demeure encore soutenue (supérieure à 8 %) pendant 1 kilomètre avant de se réduire fortement sur les 2 derniers, permettant de retrouver ses esprits et ses jambes pour le passage du col le plus difficile des Cévennes !

Arrivée de Sébastien au sommet de la Lusette

Arrivée de Sébastien au sommet de la Lusette

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L’effort fut si violent que les 15 kilomètres, dont la moitié en pente douce, qui nous séparent du Mont Aigoual nous paraissent presque enfantins ! Après une courte descente, nous rejoignons rapidement le village de montagne de l’Esperou pour enchaîner avec les 7 kilomètres de montée inférieure à 5 %, franchissant successivement les cols de la Serreyrède et son eau rafraîchissante, de Prat-Peyrot et de Trépaloup, et ainsi atteindre le Mont Aigoual, ses 1 565 mètres d’altitude et son splendide panorama à 360° !

Observatoire du Mont Aigoual

Observatoire du Mont Aigoual

A quand une arrivée du Tour de France au sommet de ce site majestueux via le rude col de la Lusette ? En voilà une de belle opportunité pour mettre un massif secondaire en valeur ! Monsieur Prudhomme, si vous me lisez ! (ouais bon, c’est toujours bon de rêver !).

Bref, pas le temps de s’étendre, nous avons encore beaucoup de route pour revenir à bon port alors que notre ravitaillement en solide vient de s’épuiser. Près de 60 kilomètres dont la moitié est constituée par la descente du col à proprement parler, sur une route large et en bon état, alors que les 50 % restants nous demandent des efforts supplémentaires. Nous les fournirons volontiers et avec cœur en se relayant à bon train entre Valleraugue et Pont d’Hérault, mais les forces nous manqueront pour les 15 derniers kilomètres, Sébastien finissant même avec une sacrée fringale !

Vue depuis le Mont Aigoual

Vue depuis le Mont Aigoual

Personnellement, je suis pleinement satisfait des mes sensations du jour et de mon état de forme que j’entretiens en semaine grâce à la course à pied, ma nervosité est moins prégnante et le moral au beau fixe, surtout lorsque le soleil et les somptueux décors sont de la partie. Vive le vélo !

Extrait du journal L’Équipe du 03/07/2020 présentant le col de la Lusette et le Mont Aigoual au programme du prochain Tour de France :

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3 commentaires pour Col de la Lusette et Mont Aigoual

  1. Double J dit :

    Ah la Lusette, beau parcours.
    Je souhaite rebondir sur ta requête auprès de l’organisateur du TDF : Laissons passer le tour avec son agitation, sa pollution ses interdits et sa dope plus loin, les Cévennes méritent mieux.
    Un article dans mon blog résume ma pensée : http://veloencevennes.free.fr/?page_id=7129

    • jll34 dit :

      Bonjour Double J,
      je saisis parfaitement ta vision du TDF et du cyclisme pro en général mais je ne pense pas que tout soit à jeter aux orties !
      Je suis un cyclosportif amateur qui privilégie les grands espaces, la Nature et l’effort physique à la compétition (quelle qu’elle soit) qui entraîne de fait comparaisons et rivalités, je me délecte de découvrir de nouveaux massifs en vélo mais je ne peux cacher que j’apprécie également de gravir des sommets et des cols rendus mythiques par le seul passage de la Grande Bloucle. J’aime également me retrouver au bord de la route à l’occasion de l’événement et ressentir cette ambiance de fête où l’on peut faire aussi de belles rencontres (même si je te l’accorde il y a des boulets !).
      Effectivement, le TDF traîne derrière lui une image très négative surtout due aux nombreuses affaires de dopage liées au monde du cyclisme professionnel, mais ce fléau est avant tout dû à la nature et à l’avidité humaine. L’Homme ne sait pas prendre le temps de vivre (dans notre Société) et en veut toujours plus (argent, sexe, gloire, reconnaissance…). Le vélo n’y échappe pas (professionnel mais aussi amateur), l’organisation du TDF non plus même si elle a la chance de posséder un événement qui est entré dans le patrimoine national et qu’elle n’a pas spécialement besoin de jouer la surenchère pour bien vendre son produit (ce qui n’est pas le cas de la Vuelta et du Giro !).
      Quand j’invitais Mr Prudhomme à réfléchir à une arrivée dans les Cévennes, c’était avant tout pour que ce massif bénéficie d’un focus médiatique qu’il mérite et ainsi donner envie à des milliers de cyclos (et autres) de venir découvrir la région. Je pense que la démarche est noble. De plus, l’enchaînement Lusette – Mont Aigoual n’est vraiment pas simpe et pourrait être une belle surprise sportivement (même si je ne suis pas naïf quant au dopage qui sévit encore dans le milieu).
      Dans la vie, tout n’est pas noir ou blanc, c’est juste chaque individu qui choisit de voir et d’orienter sa vie comme il l’entend. L’avidité, l’aversion et l’ignorance sont les principaux maux de l’Humanité.

  2. Alex dit :

    Qu’il est dur ce col de la Lusette (découvert en mai 2013) !
    Et comme vous, la fin sur l’Aigoual est très facile (je connaissais cette partie – l’ayant faite plusieurs fois depuis Millau).
    Par contre sa descente par sa face sud n’est pas des plus agréables

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