Le col de La Pierre Saint-Martin dans tous ses états

Jeudi 02 octobre 2014. Parce que le Pays Basque ne détient pas le monopole des ascensions indigestes, j’ai décidé d’honorer et de mettre en valeur quelques vacheries béarnaises. Cap donc sur Oloron-Sainte-Marie, ville tremplin vers les hauts sommets béarnais. Pour cette virée 100 % béarnaise, j’ai souhaité me concentrer sur 2 vallées, Aspe et Barétous, mais surtout sur une référence : le col de La Pierre Saint-Martin.

Présentation. Le col de La Pierre-Saint-Martin, perché à 1765 mètres d’altitude, marque la frontière entre la France et l’Espagne. Accessible par 7 faces distinctes avec des profils pour tous les goûts, il sert de support à 2 cyclosportives différentes – la Pierre Jacques en Barétous et la Larra-Larrau – et fait désormais l’objet d’un défi XXL à l’instar du Ventoux et du Grand Colombier : alors, qui veut devenir un pec de la Pierre ?Malgré cela, le col ne possède pas la notoriété qu’il mérite. L’arrivée de la 10ème étape du prochain Tour de France dans la station de ski homonyme implantée 3,5 kilomètres en contrebas, de surcroît le 14 juillet, contribuera peut-être à remédier à cette incongruité.En attendant, je vais continuer à user mes pneus dans ce dédale de routes qui mène à mon sommet fétiche.

Une entrée en matière en vallée d’Aspe suivi d’un bref crochet en Barétous du côté d’Issor et je parviens illico presto à Lourdios-Ichère, prêt à en découdre avec le col de Labays.

En avant vers la vallée d’Aspe

Si vous envisagez de vous atteler à cette ascension, je vous conseille de la diviser en 3 tranches, cela vous donnera des objectifs intermédiaires et ainsi du courage. Le premier niveau démarre du village et prend fin 5 kilomètres plus haut sur un splendide plateau au cœur de la forêt d’Issaux où sont implantés quelques chalets. Vous en profiterez pour quitter les gorges de Lourdios via une étroite route qui, après quelques hésitations, s’élève abruptement en flanc de montagne.

Magnifique forêt d’Issaux

Le second tronçon s’étend sur 3 kilomètres dudit plateau jusqu’au carrefour avec la RD 441 qui a pris racine à Lées-Athas en vallée d’Aspe. C’est ici que vous aurez affaire aux pourcentages les plus coriaces avec notamment un kilomètre entier à 10,3 % de moyenne. Enfin, après avoir profité d’une brève portion descendante et donc reposante, l’ultime partie vous proposera 6 kilomètres tenaces où la pente n’offre guère de répit. Félicitations, vous venez de gravir les 16 kilomètres du col de Labays !

Dès lors, 2 choix s’offrent à vous : soit vous poursuivez la grimpette en direction des cols du Soudet et de La Pierre Saint-Martin, soit vous en avez assez et vous rejoignez Arette dans la vallée de Barétous. C’est précisément cette dernière option que je vais suivre, non pas pour me ménager mais uniquement pour gravir le col de La Pierre-Saint-Martin par sa face la plus difficile : celle au départ de Lanne-en-Barétous. Toute proportion gardée, il y a du Galibier dans cette ascension ! La similitude commence déjà par l’escalade d’un col intermédiaire, à savoir l’âpre Hourcère. Les premiers kilomètres en direction du lieu-dit Barlanès sont totalement insignifiants, la seule animation émanant d’un chien qui avait visiblement besoin de se défouler. Le pont de Blancou va mettre fin à cette léthargie routière en offrant dans la foulée une première rampe à 13 % !

Le dit pont de Blancou : finies les plaisanteries !

La promenade de santé est terminée. Les 2 kilomètres qui suivent sont à près de 11 % de moyenne et la suite, long serpentin qui s’extirpe de la forêt, n’a vraiment rien d’amical.

On prend rapidement de la hauteur

Une des nombreuses épingles du col de la Hourcère

Après 10,5 kilomètres d’intenses efforts, la discrète station nordique d’Issarbe, noyée dans la brume pour l’occasion, sonne le glas du col de la Hourcère qui, à lui seul, devrait déjà vous avoir secoué. Profitez bien des 5 kilomètres de douce descente qui suivent pour vous refaire la cerise car vous n’êtes pas au bout de vos peines ! La zone de récupération s’achève au niveau du col de Suscousse où l’on rejoint la face ouest du col (celle qui démarre à Licq-Athérey) pour une deuxième partie d’ascension identique. Il reste alors précisément 7,6 kilomètres de grimpette pour atteindre le sommet tant désiré. Les 4 premiers, difficiles, vous permettront d’accrocher le col du Soudet à votre palmarès alors que le final, tourmenté et exposé au vent, vous offrira décor, panorama et surtout succès.

Final du col de La Pierre Saint-Martin

l’Espagne me tend alors les bras mais le Béarn va logiquement emporter mes faveurs, c’est que j’ai l’auto qui m’attend à Oloron quand même ! Flashback : au fil de la descente, j’effleure la station de ski de La Pierre Saint-Martin qui a droit à un lifting (elle se fait belle pour la saison hivernale et le prochain Tour de France),

Station de La Pierre Saint-Martin

puis je récupère successivement les cols du Soudet et de Labays avant de retrouver en bout de course le village de Lourdios, pied du petit col d’Ichère. L’enchaînement est parfait ! Le versant ouest du col d’Ichère a beau être moins pénible que sa face est, il n’empêche qu’il va accentuer mon usure et contribuer à vider mes poches et bidons.

Final et panorama du col d’Ichère

Vaches d’Ichère

Usé, affamé et assoiffé, je n’ai pas le courage de partir à la conquête du rude col de Marie-Blanque. Ce n’est que partie remise. Je vais donc traverser Escot en daignant tout juste jeter un coup d’œil à la route d’accès au col et filer droit vers la capitale du Haut-Béarn. Ma foi, la plaine a du bon parfois ! J’entre dans la ville par la route des Crêtes qui mène au cœur du haut quartier médiéval Sainte-Croix. C’est un moindre mal et surtout un beau final. Vive le Béarn !

Oloron-Sainte-Marie

Vaches béarnaises sur le blason béarnais