1ère étape : Cerbère – Taurinya

Mardi 20 août 2013 – Programme du jour1ère étape

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Sébastien ne fait qu’une bouchée du Canigou !

Nous récupérons Sébastien, camarade de Jean-Luc. JL cette année ne sera pas seul sur la route et nous repartons sur le même schéma : JL et Séb sur le vélo, et moi en support logistique avec un col quotidien au programme (2 journées seulement sans vélo pour ma part). Nous prenons donc la route depuis Montpellier et filons sur Cerbère. La logistique n’est pas évidente avec 3 vélos à transporter mais on s’en sort, notamment grâce au nouveau porte-vélo de JL.

Côte Vermeille

Côte Vermeille

Arrivés à Cerbère, on constate d’entrée que la côte est très belle en dessous d’Argelès-sur-Mer. La photo d’usage prise, ils commencent à rouler et le vent est plutôt fort. C’en est difficile pour faire les photos. Je tente d’aller visiter Collioure mais il y a trop de monde, je file donc direction Céret après une hésitation à monter voir Saint Cyprien. Et cette hésitation me coûte car je prends un bouchon terrible et arrive péniblement au Boulou après 1 heure en plein soleil. Heureusement, une caissière me donne un tuyau et je parviens à récupérer nos cyclistes dans le col de la Brousse. Que dire de la route ? C’est le bout du monde ce bled de Las Illas. La suite de la journée, je pars jeter un œil à la bourge Amélie les Bains (sœurette oblige !), je roule jusqu’au col de Palomère où je découvre un Séb inspiré et un JL dans le dur. Le soir, je découvre la très sympathique auberge, je m’y prends à 2 fois pour trouver les cascades, la nuit est agréable car la journée fut pénible avec ce trafic infernal et ces paysages qui pour être honnête ne m’ont pas enthousiasmé outre mesure.

Le réveil montpelliérain est très matinal afin de nous permettre de rejoindre Cerbère, ville-départ de cette traversée pyrénéenne, de bonne heure.Grand départ Sitôt la photo d’usage prise au niveau du panneau de sortie de l’agglomération, nous donnons nos premiers coups de pédale le long de la Côte Vermeille face à un fort vent. Enthousiasmés par le début de notre aventure, nous ignorons les caprices d’Éole ainsi que les véhicules déjà nombreux sur cette route très touristique. Nous traversons successivement les stations balnéaires de Banyuls-sur-Mer, de Port-Vendres, de la bellissime Collioure et d’Argelès-sur-Mer, constatant que la foule se faisait de plus en plus dense. Adieu la côte, cap sur la montagne, nous longeons alors la départementale 618 complètement embouteillée en direction du Boulou. Tout en pensant à Cédric qui doit vivre une sacrée galère avec l’auto, nous profitons de la piste cyclable pour accéder sûrement et rapidement à Maureillas-las-Illas, pied du 1er col de la traversée : le col de la Brousse. Col de la BrousseAprès s’être assurés auprès d’un local de la bonne route à emprunter, nous découvrons une ascension longue et douce cassée par quelques portions plates. S’enfonçant dans la montagne, la chaussée permet d’accéder au lointain et isolé hameau de Las Ilas avant de littéralement bifurquer et de nous mener au dit col, non sans nous proposer un dernier kilomètre plutôt coriace et difficile à digérer malgré la pause déjeuner observée au sommet.

La descente, davantage raide et dégagée, nous propose dans un premier temps un magnifique point de vue sur le massif du Canigou puis plonge directement dans Céret.

Vue sur le massif du Canigou dans la descente du col de la Brousse

Vue sur le massif du Canigou dans la descente du col de la Brousse

La capitale du Vallespir marque alors le départ d’un enchaînement de 4 cols, Llauro – Fourtou – Xatard – Palomère, nous menant au plus près du fameux Pic du Canigou. La succession des 3 premiers cols s’effectue sur une pente régulière et roulante, quasi identique au 1er col de la journée, mais sous une chaleur devenue étouffante, la chaussée et nos organismes étant martyrisés par un soleil de plomb. D’ailleurs, au fil des kilomètres, je sens petit à petit mes forces m’abandonner : au Llauro ça va encore, au Fourtou je suis usé, dans le Xatard je faillis et dans le Palomère c’est la grosse galère. Même la pause fraîcheur observée dans le charmant village de La Bastide en pleine ascension du col de Palomère n’y changera rien, Col Palomèreje peinerai jusqu’au sommet, la pente étant toutefois un peu plus prononcée, tandis que Sébastien voltige à l’avant, toisant la difficulté proposée par le Canigou !

Le temps de la photo souvenir au niveau du panneau du col, je retrouve mes esprits puis nous nous engageons dans la longue descente qui va nous mener directement sur la route nationale 116 qui relie Perpignan à Bourg-Madame à la frontière franco-espagnole. Nous l’empruntons alors sur quelques kilomètres afin de rejoindre Prades, flirtant avec les nombreux véhicules y circulant en cette période estivale et luttant contre le vent que l’on avait quelque peu oublié. Merci au passage à Sébastien qui a assuré la quasi intégralité de la corvée.

Village d'Eus

Vue sur le village d’Eus depuis la RN 116

Nous marquons une nouvelle petite pause à Prades, éprouvés que nous sommes par les efforts consentis jusqu’à présent et conscients du final qui nous attend. En effet, nous grimpons lentement les 6 derniers kilomètres avec le peu d’énergie qui nous reste pour se retrouver finalement face à une belle rampe franchie au mental et au sommet de laquelle nous gagnerons le gîte salvateur marquant le terme de cette 1ère étape.

Le moral légèrement dans les soquettes, la soirée se résumera ainsi : apéro, douche, repas consistant avec une belle entorse à mon végétarisme assidu des 6 derniers mois (d’ailleurs, c’est une grosse parenthèse que je vais ouvrir vis-à-vis de mon végétarisme durant cette traversée pyrénéenne, je pourrais même en profiter pour me requalifier de « flexitarien »), bref récit écrit de la journée, courte lecture, dodo. A demain !

Quelle émotion de lire rétrospectivement le récit de nos aventures pyrénéennes. Cette première étape, prémices à de nombreuses autres, nous a cueilli frais, dispos et gonflés à bloc. A l’exception du vent, il a fait une journée magnifique. Pour qui connaît la splendeur des paysages Roussillonnais, je laisse le soin d’ajouter la dimension olfactive, au tableau vermeille qui défile sous nos yeux, pour se rendre compte du bien être qu’a été le nôtre dans ces premiers kilomètres.

Tout ça, c’était avant qu’une autre dimension, la troisième, verticale celle-ci, s’invite à la sortie du Boulou. Il faut au passage saluer l’extraordinaire feeling de Jean Luc qui nous aura fait longer le piedmont Roussillonnais sans coup férir. Les premiers pourcentages du col de la Brousse demeurent raisonnables, par sagesse ou peut être excès de prudence nous décidons d’initier notre ascension à un train mesuré. A la mi-journée la chaleur se fait accablante, d’autant qu’à l’abri du massif des Albères, puis du Canigou, le vent s’est apaisé.

Première pause, premier pique-nique au col de la Brousse. Cédric a royalement assuré l’intendance. Premier ravito avec force Red Bull, histoire de refaire le plein de sucre et nous voilà reparti avec en point de mire sa Majesté le Canigou, montagne sacrée s’il en est (au moins pour les Catalans). Une descente rapide sur Céret et déjà la pesanteur nous rappelle à son bon souvenir. Objectif suivant : le Col de Palomère. Il me faut à ce stade du récit minorer l’éloge que Jean Luc fait de ma forme. Lui-même en sous performance ce jour-là aura sans doute manqué d’objectivité. Même s’il est vrai que mes capacités me portent à être relativement efficace dans les faibles pourcentages, il n’en demeure pas moins que lorsque les pentes se durcissent, je suis rapidement à la peine. Le profil de la journée me correspondait sans doute effectivement un peu mieux, cela aura été ma seule occasion de briller durant tout le périple. L’ordre naturel des choses reprendra ses droits dès le lendemain.

Séb brave le massif du Canigou

Séb brave le massif du Canigou

Pour l’heure, les deux difficultés du jour sont derrière nous, nous en sommes à déguster une bière au gîte. La bonne tenue de ce dernier nous laisse entrevoir un repos réparateur. Si ce n’était les manifestations nocturnes du chien de la gérante, le bilan de cette première journée aura été hautement satisfaisant. Demain, les choses sérieuses commencent…

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Un commentaire pour 1ère étape : Cerbère – Taurinya

  1. Idris dit :

    Salut les baroudeurs,
    Merci à Jean-Luc de m’avoir fait découvrir votre site! Un plaisir à lire! En tant que pyrénéen (de coeur) j’ai commencé la lecture de votre traversée des Pyrénées avant celle des Alpes.
    Un régal et vraiment une bonne ambiance!

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